Selon un document consulté par « Jeune Afrique », l’avocat général a requis le 15 juin le dégel des avoirs bancaires d’une dizaine de sociétés apparentées au Groupe Blattner Elwyn, gelés il y a une semaine dans le cadre d’une plainte contre les actionnaires et anciens dirigeants de la troisième banque congolaise.
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Nouveau rebondissement dans « l’affaire Biac », du nom de la troisième banque de RD Congo (la Banque internationale pour l’Afrique au Congo ) : le mercredi 15 juin, l’avocat général de la République, Joseph Nsabua Kapuku, a demandé aux banques de la Place de procéder au dégel des avoirs et comptes bancaires de dix sociétés apparentées au Groupe Blattner Elwyn, actionnaire majoritaire de la Biac.
Parmi celles-ci : Ital Motors (le concessionnaire d’Iveco), Groupement Transport Multimodal (auparavant appelé Getma Transport Multimodal), l’entreprise de bois Siforco, ou encore la Compagne africaine d’aviation (CAA) et Safricas, deux sociétés appartenant aux frères d’Elwyn Blattner.
[Retrouvez ici la copie intégrale de la réquisition de l’avocat général de la RD Congo]
DR
Le 6 juin dernier, le même avocat général de la République avait requis le gel des avoirs des entreprises concernées par la requête du 15 juin, mais également ceux de 13 autres entreprises ainsi que les comptes de sept personnes physiques.
Les banques congolaises n’avaient eu d’autres choix que d’obtempérer.
La réquisition de l’avocat général faisait elle-même suite à la plainte de la Banque centrale du Congo (BCC) contre les administrateurs et les dirigeants de la BIAC pour « violation de la loi n°003/2002 du 2 février 2002 relative à l’activité et au contrôle des établissements de crédit », adressée le 30 mai au procureur général par le gouverneur de la BCC, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo.
Risque important
Ce même jour, la Biac avait été placée sous administration provisoire, après de très longs mois de difficulté dont les causes sont toujours l’objet d’un vif débat entre ceux qui imputent la crise de cette banque à l’interruption d’une ligne de financement accordée jusqu’alors par la Banque centrale, et ceux pour qui ses difficultés sont dues avant tout à la mauvaise gestion de l’établissement.
La demande de gel des avoirs bancaires avaient toutefois provoqué la surprise.
Pour plusieurs raisons : parce que les entreprises concernées sont juridiquement distinctes des actionnaires de la Biac, de ses administrateurs et de ses anciens dirigeants ; parce que certaines de ces entreprises n’appartiennent pas au Groupe Blattner Elwin (la CAA et Safricas notamment) ; mais aussi, et surtout, en raison du risque très important que le gel faisait peser sur la santé financière d’entreprises qui emploient en tout plus de 15 000 personnes en RD Congo.
D’après nos informations, le dégel des avoirs bancaires des 13 autres entreprises devrait être demandé par l’avocat général dans les prochains jours.
Frédéric Maury/jeune-Afrique