Par Nicolas Bamba, AFP
Après la dissolution de la Fédération ghanéenne de football décidée par le gouvernement, puis la suspension par l’UEFA, Kwesi Nyantakyi jette l’éponge. Admettant « une série d’erreurs », le dirigeant a présenté ce vendredi 8 juin sa démission de la présidence de la fédération. Les soupçons de délits de corruption le visant avaient rendu sa situation intenable.
L’onde de choc de l’enquête-documentaire « Number 12 », réalisée par le journaliste Anas Aremeyaw Anas et son équipe, continue de secouer tout le football ghanéen. Ce vendredi 8 juin, elle a un peu plus mis à mal Kwesi Nyantakyi, le principal intéressé dans cette affaire de corruption. Dans la soirée, le dirigeant a annoncé sa démission de son poste de président de la Fédération ghanéenne de football (GFA).
« Je tiens à m’excuser pour le peuple du Ghana pour les avoir déçus »
« Après avoir rencontré le comité exécutif (de la GFA), j’ai décidé de démissionner de mes fonctions de président. La controverse causée par l’enquête documentaire est trop importante », explique Kwesi Nyantakyi dans un communiqué.
La diffusion en avant-première mercredi du film « Number 12 » a eu un effet dévastateur pour le football ghanéen. Dans cette enquête, Kwesi Nyantakyi est pris en flagrant délit de corruption. On le voit notamment proposer de juteux contrats à des « investisseurs » (en fait des journalistes infiltrés) ou avancer l’idée de monter une société écran qu’il piloterait dans l’ombre pour obtenir les faveurs des sponsors du championnat ghanéen. D’autres membres de la Fédération et des arbitres sont aussi impliqués.
« J’ai commis une série d’erreurs (…) en ayant des discussions privées avec des escrocs qui m’ont fait croire qu’ils avaient un intérêt réel à investir dans notre pays. Je tiens à m’excuser auprès de ma famille, de mes collègues, mes amis, mes associés et pour le peuple du Ghana pour les avoir déçus », poursuit le désormais ex-président.
Le gouvernement et la Fifa avaient très vite sévi à son égard
Après ces excuses, Nyantakyi précise tout de même: « Cela ne veut pas dire que j’ai commis une quelconque faute tel que montré dans cette vidéo. » En outre, il demande aussi pardon au président de la République Nana Akufo-Addo. Ce dernier avait déjà déposé plainte contre lui pour avoir utilisé frauduleusement son nom et son bureau pour des affaires personnelles.
Jeudi, le gouvernement de Nana Akufo-Addo, président élu début 2017 et réputé pour son intransigeance vis-à-vis de la corruption, avait décidé de dissoudre la Fédération « pour assainir la gouvernance du football dans le pays ». Ce vendredi, c’est une autre décision forte qui a poussé Kwesi Nyantakyi à la démission: le Comité d’éthique de la Fifa a décidé de le suspendre de toute activité liée au football pour une période de 90 jours. Par ailleurs, la GFA a annoncé que tous les matches prévus ce week-end sont reportés à une date ultérieure.
RFI