Le Ministre congolais des finances, Nicolas Kazadi, est appelé à disqualifier une cohorte de sociétés pré-qualifiées pour la production des plaques d’immatriculation des véhicules en République démocratique du Congo.
Cette demande est formulée conjointement par l’Observatoire de la Dépense publique (ODEP) et la Ligue congolaise de lutte contre la corruption (Licoco) dans une correspondance adressée, mercredi 5 juillet, à l’argentier national.
Ces deux organisations de la société civile décrient les antivaleurs ayant entaché ce processus de pré-qualification de ces sociétés à l’instar d’acte de patronage, de trafic d’influence et de soupçons de corruption. Ces tares pourraient selon elles, avoir des conséquences néfastes sur le prix et la qualité des plaques d’immatriculation.
Preuves à l’appui, la LICOCO et l’ODEP illustrent le cas de la société MULHBAUEUR qui a été « reconnue coupable de corruption » en brandissant un rapport des Nations unies. Ces structures se questionnent pour savoir comment est-ce que la cellule de passation des marchés du ministère des finances a pu sélectionner une entreprise qui avait été impliquée dans des pratiques de corruption en Ouganda et croire qu’en RDC, elle va rendre un bon service.
L’autre illustration éloquente de la pratique de patronage évoquée dans leur correspondance est celle du Groupe Serkas. Selon l’ODEP et la LICOCO, cette société appartenant à Serge Kasanda n’a pas d’expérience requise dans la production des plaques d’immatriculation. « Ce groupe a utilisé les pratiques de patronage ou sa familiarité avec la famille du chef de l’Etat pour se retrouver sur cette liste sélectionnée », lit-on dans la correspondance.
De ce fait, ces deux structures que dirigent Florimond Muteba et Ernest Mpararo demandent au ministre des finances d’impliquer les organisations de la société lors de l’ouverture et de l’analyse des offres afin de prévenir tous les abus.
Dostin Eugène LUANGE