Tracasserie, multiplicité des taxes illicites, extorsion des biens par les agents de l’ordre, pots de vin ont constitué l’essentiel des préoccupations de la centaine des participants à la Tribune d’expression populaire contre la corruption, organisée par la Ligue congolaise de lutte contre la corruption, LICOCO en sigle. Non, les citoyens ne doivent plus rester apathique face aux différents cas de corruptions qui pullulent dans leur commune, la zone urbano-rurale de N’Sele à Kinshasa ; en fait, les principales activités dans cette partie de la capitale sont consacrées au domaine de l’agriculture, aux petits commerces, à la pêche, élevage et bien d’autres.
La Ligue congolaise de lutte contre la corruption a procédé, le samedi 1er octobre 2016 au quartier Kinkole de la commune de la N’sele, au lancement officiel dans la Ville de Kinshasa des activités des Centres d’Assistance Juridique et de l’Action Citoyenne(CAJAC), à travers l’organisation de la Tribune d’Expression Populaire contre la Corruption.
C’était une première expérience pour cette population rurale d’échanger sur toutes les questions relatives à la corruption dans un contexte politique tendue. C’était aussi une occasion offerte au Président du Conseil d’administration de la LICOCO, d’éclairer, dans son mot de circonstance, l’assistance sur la vision de son organisation, celle de construire ensemble une société congolaise exempte d’antivaleurs, d’impunité, de voir les détourneurs des deniers publics poursuivis et sanctionnés afin que les richesses du pays profitent à tous les Congolais.
Pour sa part, le Représentant du Bourgmestre de la Commune de N’sele a apprécié à sa juste valeur l’initiative de la LICOCO et le choix d’implanter l’un des bureaux CAJAC dans sa juridiction. Il a encouragé les citoyens à s’approprier ce nouveau mécanisme de lutte contre la corruption mis en place par la LICOCO, tout en invitant les chefs des quartiers, des localités et des rues à sensibiliser l’ensemble de la population pour dénoncer les actes de corruption via le bureau CAJAC Kinkole.
Lancement officiel des activités CAJAC à Kinshasa
Face aux nombreux cas de corruption qui gangrènent la commune de la N’sele et l’ensemble de la République, les Centres d’Assistance Juridique et de l’Action Citoyenne sont l’une des solutions pour lutter efficacement contre le fléau de la corruption en RDC.
C’est sur ces mots limpides que le Secrétaire Exécutif de la Ligue Congolaise de Lutte contre la Corruption, Ernest Mpararo, a circonscrit son message à l’endroit des participants à la Tribune d’Expression Populaire contre la Corruption. Il a évoqué la nécessité de briser le silence face aux actes de corruption dont les conséquences empiètent sur le bien-être de la population où qu’elle soit.
« Il est temps aujourd’hui pour les citoyens de bannir la peur et de se mobiliser activement pour dénoncer les actes de corruption et les injustices liées à la corruption à travers les bureaux CAJAC de la LICOCO , afin que cette dernière achemine les plaintes des citoyens auprès des institutions étatiques pour trouver des solutions appropriées ».
En effet, le Centre d’Assistance Juridique et de l’Action Citoyenne est une approche qui permet d’impliquer tous les citoyens ou l’ensemble de la population à rejeter les pratiques de corruption et prendre des mesures efficaces pour la combattre, en vue d’aboutir à des reformes administratives ou législatives importantes.
Les objectifs des CAJAC peuvent se résumer, notamment, en la mobilisation de la population pour lutter contre la corruption, au renforcement du pouvoir des citoyens lorsqu’ils déposent des plaintes dans le cas de corruption, traduire ces préoccupations en changements systémiques, élargir la coalition des acteurs anti-corruption, fournir aux instituions les moyens pour répondre aux plaintes des citoyens conformément aux lois de la République.
Cette tribune d’expression populaire a permis des échanges constructifs et fructueux entre les citoyens et les autorités de la N’Sele.
A la clé, une série des recommandations pertinentes ont été formulées à l’endroit de tous les acteurs présentent à la manifestation. Un autre temps fort de cette Tribune d’Expression Populaire, ce fut le témoignage émouvant et courageux d’un agent du ministère de l’Environnement, mis aux arrêts injustement pour avoir dénoncé le détournement des deniers publics par le Secrétaire Général de ce ministère.
Grâce au plaidoyer de la LICOCO, l’agent en question avait été relâché et son bourreau suspendu provisoirement de son poste en attendant les conclusions des enquêtes menées auprès de la DGRAD aboutissent pour clore définitivement ce dossier que la LICOCO suit de près et sollicite même des sanctions pénales à l’encontre du Secrétaire Général suspendu.
Les participants à la tribune d’expression populaire de Kinkole ont pris l’engagement de déposer des plaintes liées à la Corruption au bureau de la LICOCO se trouvant à Kinkole.
Licoco